La mélancolie du kangourou - Laure Manel
Après avoir découvert « l'ivresse des libellules » et « l'embarras du choix », il était temps pour moi de découvrir « la mélancolie du kangourou », un des premiers romans de l'autrice, puisque fatalement la sortie du tome 2 « le sourire des fées » était inévitable et irrémédiablement instantanée. Ainsi, avec Ivana, on a décidé de lire le premier tome en lecture commune avant de se lancer à corps perdu dans la suite. Je vous le dis tout de suite, ce premier tome était sensationnel. Il s'en dégage une myriade d'émotions et on chavire sans aucun doute, le cœur prêt à exploser et à rendre l'âme. De vraies montagnes russes. Et, je crois que pour le moment, c'est mon préféré de l'autrice. Elle a réussi à me happer et à me renverser sentimentalement parlant du début jusqu'à la fin.
Titre : La mélancolie du kangourou
Autrice : Laure Manel
Maison d'Édition : Le livre de poche
Pages : 384
♥♥♥♥♥
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Histoire :« La naissance de Lou aurait pu être pour Antoine le plus beau moment de
son existence. Mais la mort de Raphaëlle, son épouse qu’il aimait
au-delà de tout, l’a brisé, et il a du mal à créer un lien avec son
bébé. Jusqu’à ce qu’il embauche Rose, une pétillante jeune femme à
l’irrépressible joie de vivre, pour s’occuper du nourrisson.
Parviendra-t-elle à aider Antoine à se révéler comme père et à se
reconstruire ? »
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Avis : Dans ce roman, on découvre Raphaëlle et Antoine
qui sont sur le point de devenir parents. Pour Raphaëlle c’est le bonheur, elle
n’attendait que cela. Pour Antoine c’est un peu plus dur car il va devoir
partager son Amour avec quelqu’un d’autre et il n’est pas encore prêt.
Quelques mois de plus pour le préparer aurait été
souhaitable.
Lorsque vient le jour-j, rien ne va se passer comme prévu.
Raphaëlle va succomber à une embolie amniotique entrainant un arrêt
respiratoire. Rien ne prédisait cela. Ni pour Raphaëlle ni pour Antoine...
Le jour le plus important et le plus beau de sa vie se
transforme en véritable cauchemar.
Face à cela, Antoine est brisé, anéanti, perdu,
incrédule. Comment faire pour aimer ce bébé quand celui-ci a
entrainé la mort de la personne que l’on aimait le plus au monde ?
Antoine apparait alors comme un personnage sans cœur.
Il n’a aucune envie d’élever cet enfant et le considère comme un orphelin. Cet
enfant n’est pas le sien et n’en veut pas. Alors pour lui, la meilleure solution est de trouver quelqu’un
qui pourra l’élever.
Il tombera alors sur Rose qui changera et bouleversera sa
vie à jamais.
Dans ce roman-ci, Laure Manel n’y va pas par quatre
chemins et nous met dans le bain tout de suite. On vit le décès de Raphaëlle
dès le début et on suit Antoine dans sa lente descente aux enfers. Il devient
directement un personnage antipathique, détestable, imbuvable et égoïste à
souhait. Son déni total vis-à-vis de sa situation m’a agacé incommensurablement.
Il devient complètement un personnage raté noyant son chagrin dans le travail.
Plus rien n’a d’intérêt à ses yeux mis à part son travail. Sa fille ne
l’intéresse pas le moins du monde. Et moins il s’en occupe, plus il est ravi.
Ravi de pouvoir vivre sa vie de célibataire tranquillement. Il se décharge de
toute responsabilité paternelle sur Rose.
Pourtant, à force d’avoir Rose à ses côtés, Antoine
commence à réaliser qu’il passe à côté de moments importants avec sa fille Lou.
Et, grâce à Rose, Antoine va de nouveau s’ouvrir. Lou est tout ce qu’il lui
reste et qui le lie à sa tendre femme Raphaëlle... Antoine commence même à positiver, à retrouver des plaisirs d’autrefois, de
passer plus de temps avec des êtres qui lui sont chers. Antoine recommence à
vivre aux côtés de Rose. Son sourire de fée l’aide énormément à remonter la
pente et à apprécier la compagnie de sa fille.
Leur complicité est un atout indéniable dans le début
de guérison d’Antoine.
Mais très vite, Antoine se laisse séduire par tout
autre chose et sa guérison chute. Il recommence à ressasser le passé, à ne voir
que Raphaëlle, partout, tout le temps. Il pense avoir trouvé le remède mais
tout cela n’est qu’une illusion...
Se perdre pour mieux se reconstruire.
La
mélancolie du kangourou est un roman indéniablement fort en émotions. Il est
juste et authentique. Une fois commencé, vous ne pourrez plus le lâcher. Certains
se moqueront de son titre un peu farfelu, de sa couverture banale mais ce roman est comme une poupée russe. Pour y découvrir sa vraie identité,
sa vraie valeur, il faut retirer toutes les couches. Seuls les plus vaillants, les plus patients, les plus empathiques y parviendront. Les
autres passeront leur chemin sans savoir ce que peut cacher ce roman. Pourtant, c’est une
histoire de vie, d’amour, de deuil, de combat, de résilience et de
reconstruction.
On
ne se sait jamais ce que nous réserve la vie. Elle peut à la fois nous réserver
des surprises. Mais aussi des déceptions, des chutes. Certaines plus dures que les
autres. On ne sait pas comment on va pouvoir s’en sortir, se relever et vivre à
nouveau. On le sait quand ça nous arrive et généralement on n'a plus le cœur à
rien dans ces moments-là.
Antoine
est une réalité parmi d’autres. Son deuil lui est propre et notre avis sur la
situation subjectif. Qui est-on pour se permettre de juger les gens quand ils
ont tout perdu ? Que leur restent-t-ils quand ils perdent leur âme sœur ?
Ils
deviendront peut-être des gens maladroits, taciturnes, obsédés par le travail,
dépressifs, abjectes, égoïstes, etc. On ne le sait pas. Mais ce que l’on sait c’est qu’on pourra
toujours les aider au mieux pour vivre cela. Une présence, une écoute. Peu
importe. Et c’est tout là l’intérêt de ce roman : nous rappeler que la vie
est courte, que l’on devrait prendre plus de temps pour soi et pour ses
proches, de ne pas juger sans cesse les autres car on ne sait pas ce qu’ils
vivent, ce qu’ils ont vécu et ce qu’ils vivront. On peut simplement être là et peut-être sauver des vies...
Il faut que je me décide à lire Laure Manel.Le pitch me fait penser à Intimite d'Alice Ferney que j'ai beaucoup aimé en cette rentrée littéraire.
RépondreSupprimerJe l'ai noté :) ! Mais j'aimerai bien découvrir "les bourgeois" avant !
SupprimerAlors c'est quasi sûr que le style ne sera pas le même. On n'est pas du tout sur la même "gamme". Mais j'aime beaucoup les histoires de Manel. C'est simple, facile à lire mais on est toujours pris par l'émotion et l'histoire.
Je crois avoir préféré Intimite aux Bourgeois qui m'a beaucoup rappelé l'Élégance des veuves. Mais on en reparlera peut-être un jour.
SupprimerAHA oui ! Quand je serai à jour sur ma pal ! ;)
SupprimerIl faut vraiment que je lise Laure Manel. ..Regarde le sujet du dernier Alice Ferney Intimite, cela ressemble beaucoup mais ce n'est sans doute pas traité pareil...
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