Corniche Kennedy - Maylis de Kerangal

17:30 My-Little-Anchor 8 Comments

Maylis de Kerangal est une auteure francophone qui m’intrigue beaucoup depuis la sortie de « réparer les vivants » et a fait un tabac récemment avec cette œuvre ayant reçu de nombreux prix littéraires. Cette année, dans ma formation, on avait l'occasion d'étudier Maylis de Kerangal comme œuvre du réel, des faits divers avec justement « réparer les vivants » (il m'attend sagement dans ma PAL d'ailleurs ;p). Vu qu'on l'étudierait en cours, j'ai décidé d'étudier pour mon oral une autre de ses œuvres : « Corniche Kennedy » dont ma prof de littérature française contemporaine avait vanté les mérites et m'avait vraiment donné envie de m'y intéresser. En même temps, Maylis de Kerangal est son auteure préférée. Résultat, je suis assez mitigée avec cette première œuvre.

Titre : Corniche Kennedy
Auteur : Maylis de Kerangal
Maison d'Édition : Folio
Pages : 180
*

Histoire : « Les petits cons de la corniche. La bande. On ne sait les nommer autrement. Leur corps est incisif, leur âge dilaté entre treize en dix-sept, et c'est un seul et même âge, celui de la conquête : on détourne la joue du baiser maternel, on crache dans la soupe, on déserte la maison.» Le temps d'un été, quelques adolescents désœuvrés défient les lois de la gravitation en plongeant le long de la corniche Kennedy. Derrière ses jumelles, un commissaire, chargé de la surveillance de cette zone du littoral, les observe. Entre tolérance zéro et goût de l'interdit, les choses vont s'envenimer... Âpre et sensuelle, la magie de ce roman ne tient qu'à un fil, le fil d'une écriture sans temps morts, cristallisant tous les vertiges. »

♥♥♥♥♥

Avis : Corniche Kennedy raconte l’histoire de jeunes adolescents qui se regroupent à la Plate dans la ville de Marseille. C’est une forme d’estuaire où ils se retrouvent chaque année pendant l’été. Ils flânent, s’embrassent, se dorent la pilule au soleil mais ce qu’ils aiment le plus, c’est de sauter de la corniche Kennedy afin d’effectuer un Just Do It, ou pire encore un Face to Face. C’est leur rituel. Sauter est une forme d’exutoire pour eux. Un moyen d’échapper à leur vie de tous les jours. Ce roman c’est un peu une quête initiatique des premières fois où il est question de braver le danger et l’interdit.

La corniche Kennedy s’appelle ainsi car c’est l’année où est décédé J.F Kennedy, c’est une sorte d’hommage pour se souvenir de lui.

Le style de Maylis de Kerangal est très oral et très cru. Elle n’hésite pas à s’exprimer comme elle parle. On a l’impression que le style est hachuré car les phrases sont très longues, le vocabulaire est soutenu et elle n’utilise pas certains articles afin de créer des raccourcis dans son oralité. C’est comme-ci, elle s’exprimait jusqu’à ce qu’elle soit essoufflée afin de reprendre une nouvelle bouffée d’air. C’est limite suffoquant. Son style se place surtout dans l’écriture du réel à travers des faits divers, relatant de la vie de gens ordinaires. C’est un récit du quotidien, ancré dans le réel.

Au début, la narration se découpe en différents points de vues : on suit celui de Sylvestre Opéra, commissaire de Police, surveillant la Plate toute la journée et observant ainsi les jeunes, notamment : Eddy, Mario et Suzanne... qui sont les personnages principaux de ce roman. Et, on suit également la vie et l’histoire de ces personnages. Puis, à un moment donné, les différents points de vues vont se rencontrer, c’est-à-dire lorsque les jeunes transgressent les lois et vont n’en faire qu’à leur tête, comme s’ils étaient les rois du monde, jusqu’au drame, lors d’une nuit éclairée, le seul moment où personne n’y traine. C’est d’ailleurs là, tout l’enjeu du livre : l’évolution des jeunes. Au début, ils sont puissants, dominants, ils sont les rois du monde et contrôlent la corniche Kennedy. Puis, c’est le drame, ils deviennent faibles, impuissants et dominés par l’autorité. Tout leur petit monde s’écroule pour faire face à la réalité de la vie.

Le style de Maylis de Kerangal m’a beaucoup déconcerté puisque je n’ai pas l’habitude de lire des livres de ce genre, c’est-à-dire très oral, très hachuré, donnant cette impression de suffocation. Je n’ai pas réussi à accrocher à l’histoire, aux personnages car ça ne touchait pas personnellement. Ce n’est pas le genre de romans que je recherche. Je préfère les romans bourrés d’émotions et d’actions. Ici, je n’ai ni apprécié, ni détesté le roman.

Corniche Kennedy reste avant tout un roman original par son jeu d'écriture qui est propre à Maylis de Kerangal.

8 commentaires :

Ocilia21 janvier 2016 à 17:55
J'ai lu "Réparer les vivants" il y a un an et demi maintenant. Je me souviens que ça avait été une lecture laborieuse. L'histoire est vraiment très intéressante mais la style d'écriture de l'auteure ne m'avait pas accrochée du tout, voire m'avait rebuté. Je relisais plusieurs fois certains passages car je n'y comprenais rien, c'était long, plein de métaphores absolument pas nécessaires. J'avais trouvé ça pompeux, et ça m'avait complètement gâché le bouquin.

Même si l'histoire me tente, je sais que je n'ouvrirai donc pas Corniche Kennedy ^^
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Boom22 janvier 2016 à 08:41
Il a l'air sympa à découvrir :)
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LaRousse Bouquine12 juillet 2016 à 15:49
Dommage, j'avais quand même un avis bien plus positif que toi, même si le tout s'essouffle un peu sur la fin...
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LaRousse Bouquine30 janvier 2017 à 22:54
J'adore Maylis de Kerangal, justement pour son style, son écriture est magique !
J'ai bien aimé Corniche Kennedy même si j'ai un peu lâché sur la fin... En revanche Réparer les Vivants est pour moi un coup de cœur magistral !
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