Le diable de monsieur Wai - Jean François Chabas
Le diable de monsieur Wai est un roman jeunesse que j'ai du lire dans le cadre de mes études et de façon tout à fait hasardeuse puisque dans mon cours de librairie, notre professeur a souhaité qu'on lise tous un livre finaliste des pépites 2016 au salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil. Quand je dis hasardeuse c'est parce qu'il nous a désigné et attribué un livre lui-même ! Pour ma part, je suis tombée dans la catégorie "moyen" désignant les romans 8-12 ans. Évidemment, j'aurai préféré la catégorie au dessus à partir de 12 ans puisque c'est plus dans ma spécificité mais je suis ravie d'avoir pu découvrir ce roman au bout du compte ! C'est un très beau roman qui véhicule tout en douceur des messages importants sur le deuil, la tristesse et les relations enfants/adultes.
Titre : Le diable de monsieur Wai
Auteur : Jean François Chabas
Maison d'Édition : L'école des loisirs, collection Neuf
Pages : 159
♥♥♥♥♥
Histoire : « Avant, Kin et Jen vivaient heureux sur leur petite île de Yun. Ils regardaient le soleil couchant, jouaient sur le sable, exploraient tous les recoins. L’océan était la frontière de leur monde. Malheureusement, leurs parents n’ont plus les moyens de nourrir Kin et Jen. C’est pourquoi ils décident de les confier à monsieur Wai, un riche commerçant qui possède un bateau, afin qu’ils entrent à son service. Avec lui, ils traverseront la mer et chercheront une meilleure fortune sur le continent. Quitter l’île, Kin et Jen n’en ont aucune envie. Surtout que leur nouveau maître est un homme colérique, effrayant, méchant, qui envoie tout le monde au diable et voit des diables partout, dans une baleine ou dans un orage. Mais quel est donc ce diable qui obsède monsieur Wai ? »
Avis : Dans ce roman, nous suivons Kin et Jen deux frères inséparables qui vivent tranquillement sur la petite ile de Yun. Un jour, ils vont apprendre qu’ils doivent quitter leur cocon familial pour pouvoir vivre une vie correcte que ne peuvent plus assurer leurs parents. Ils seront alors envoyés vivre aux côtés de monsieur Wai, un riche commerçant, car leurs parents pensaient avant tout à leur bien être en leur assurant un avenir où ils vivraient correctement et découvriraient un nouveau continent. Un endroit où une multitude d’aventures les attendrait ! Malheureusement, les deux frères sont loin d’imaginer ce qui les attendent et de profiter de cet avantage qui se révèle être un cauchemar nommé « le diable » : le diable de monsieur Wai.
Au fil du roman, nous découvrirons que le diable de monsieur Wai n'est autre que sa tristesse qui ressort en forme de colère, d’irritation perpétuelle et constante. Mr Wai montre une tout autre facette de lui où la douleur laisse place à des maux inavouables, incontrôlables ceux de la perte, du deuil. Le diable de monsieur Wai n'est autre que son double un peu comme Docteur Jekyll &M. Hyde. Il y a en nous une part de bien et une part de mal, et ce côté du mal est souvent la traduction d'un mal être caché au plus profond de nous. Ici, c'est ce que l'auteur a voulu mettre en avant à travers une écriture poétique.
Que devenons-nous lorsque les êtres que l’on aime le plus disparaissent ?
Ainsi, à travers leurs péripéties, les deux frères restent toujours confiants et optimistes. Malgré les difficultés, ils relativisent. Le lien fraternel est plus fort que tout. Leur relation est tellement forte qu'on en voit ressortir que de la complicité et un amour inconditionnel l'un envers l'autre. Cet amour leur permettra de rester uni, fort et d’aider monsieur Wai dans ses moments les plus sombres afin de lui montrer le soleil.
« Le diable de monsieur Wai » est un roman jeunesse qui n’hésite pas à aborder des thèmes forts tels que le courage, l’espoir, la complicité, l’amour mais aussi le mal-être, la douleur, le deuil, le manque à travers les différentes facettes d’un individu où les maux restent inavouables. Un roman fort en émotions où les liens fraternels et l’amour sont importants et inconditionnels pour garder foi en l’avenir. Les heures les plus sombres ne seront plus qu’un mauvais souvenir à l’aube naissante.
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