Nos richesses - Kaouther Adimi

20:05 My-Little-Anchor 2 Comments


Nos richesses est le troisième livre de la rentrée littéraire que je lis mais le premier qui me plait ! OUF je commençais à saturer des flop pour cette rentrée ! Du coup, ça m'a un peu gavée de ne pas trouver mon bonheur dans ma sélection et j'ai donc un peu lâché l'affaire alors que j'ai plein de titres qui n'attendent que d'être lus ! Pour le moment, je fais donc une pause, sachant que nous sommes au mois d'octobre et c'est donc le mois de l'imaginaire ! Je vais donc me concentrer sur ce genre de lectures et je reviendrais avec la rentrée littéraire un peu plus tard (en ce qui concerne les titres de septembre). En tout cas, ce titre-ci est très intéressant et mérite d'être lu ! Pourquoi ? Eh bien si je devais vous donner une seule raison, je vous dirai simplement que Nos richesses fait référence à la librairie Les vraies richesses qui a réellement existée à Alger et que celle-ci représente à elle seule une référence culturelle faisant hommage à une multitude d'auteurs devenus des classiques de nos jours. Avis aux amoureux des livres.

Titre : Nos richesses
Auteur : Kaouther Adimi
Maison d'Édition
 : Seuil
Pages
 : 211

♥♥
Histoire : « En 1935, Edmond Charlot a vingt ans et il rentre à Alger avec une seule idée en tête, prendre exemple sur Adrienne Monnier et sa librairie parisienne. Charlot le sait, sa vocation est d'accoucher, de choisir de jeunes écrivains de la Méditerranée, sans distinction de langue ou de religion. Placée sous l'égide de Giono, sa minuscule librairie est baptisée Les Vraies Richesses. Et pour inaugurer son catalogue, il publie le premier texte d'un inconnu : Albert Camus. Charlot exulte, ignorant encore que vouer sa vie aux livres, c'est aussi la sacrifier aux aléas de l'infortune. Et à ceux de l'Histoire. Car la révolte gronde en Algérie en cette veille de Seconde Guerre mondiale. En 2017, Ryad a le même âge que Charlot à ses débuts. Mais lui n'éprouve qu'indifférence pour la littérature. Étudiant à Paris, il est de passage à Alger avec la charge de repeindre une librairie poussiéreuse, où les livres céderont bientôt la place à des beignets. 
-___________________________Pourtant, vider ces lieux se révèle étrangement compliqué par la 
-___________________________surveillance du vieil Abdallah, le gardien du temple. » 



Avis : Dans ce roman, nous découvrons tout d'abord Abdallah en 2017 qui doit léguer la librairie Les vraies richesses car il ne peut plus s'en occuper mais personne ne souhaite la reprendre. Aucun jeune ne s'intéresse à la littérature... C'est bien dommage vu les secrets qu'elle conserve... Abdallah ne conçoit pas et ne réalise pas que cette librairie va fermer ses portes... Ça le rend tellement mal que la veille de la fermeture Abdallah, trop paniqué, fait un malaise. Il ne veut pas que cette librairie ferme car c'est avant tout un hommage culturel à Jean Giono, Albert Camus et surtout à Edmond Charlot qui l'a ouverte en 1935. Ça lui déchire le cœur de voir cette librairie fermée pour être transformée en magasin de donuts... 

Cette librairie est bien plus que cela, elle représente à la fois une librairie, une bibliothèque de prêts et une maison d'édition qui a réussi à tenir presque un siècle et permis l'accès à la culture. 

Puis, on va découvrir la vie de Edmond Charlot avant et après l'ouverture de la librairie. On le suit à travers son carnet de notes retraçant toute l'histoire de la librairie, de l'édition, de certains écrivains, de certaines revues comme celle de la NRF ou bien celle de l'Arche, etc. On découvre ainsi sa vie à travers des épisodes épistolaires.

L'auteure nous décline un pan de l'édition mais aussi celui de la librairie. Elle nous montre l'envers du décor de créer, gérer une librairie mais aussi celui de sa lente destruction. Nos richesses est finalement un roman retraçant l'histoire d'un patrimoine, d'un héritage culturel oublié : celui des livres, des lecteurs et des amoureux des livres.

« Un homme qui lit en vaut deux. »

Par ailleurs, je trouve que l'auteure nous laisse réfléchir indirectement au fait qu'aujourd'hui la culture est délaissée par un grand nombre de jeunes et également par le fait que l'industrie de consommation gagne de plus en plus de terrain dans nos villes. Le patrimoine culturel se perd au détriment des industries. On efface le passé pour créer l'avenir sans penser à tout ce qui a été fait avant alors que beaucoup de personnes se sont investies dans des projets, des valeurs. On le voit notamment avec la fermeture de nombreuses librairies voire de petites maisons d'édition. C'est devenu difficile de survivre autour d'entreprises industrielles... 

L'auteure, ici, décide de nous rappeler à quel point le patrimoine culturel peut être sacrifié et effacé aussi facilement qu'un claquement de doigt ! Et qu'il est avant tout fragile.

2 commentaires :

  1. En tant que future libraire, je crois que c'est un bon livre à avoir entre les mains! J'essaierai de le découvrir si je tombe dessus, tu m'as convaincue! :)

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    1. Je pense aussi ! :) C'est vraiment un plus de le découvrir quand on bosse dans les métiers du livre ;) Conseil de libraire :D

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Merci pour votre passage et à bientôt ♥